“Courir un marathon ? Non, jamais !” Et bien, ne jamais dire jamais puisque je viens de boucler le marathon de Nantes il y a quelques jours. Et je te partage aujourd’hui tout mon retour sur cette épreuve sportive dont la narration démarre il y a plus d’un an, avec l’idée un peu farfelu d’un ami. Entre échecs, déception et dépassements de soi, j’ai découvert que je pouvais me surpasser et aimer ça ! Mais cela aura pris quelques mois…
"Ça te dirait pas un marathon ?"
“Dis Sylvain, ça te dirait pas de courir un marathon ensemble cette année ?” : voici le message de mon ami Guillaume en janvier 2023 et auquel j’ai répondu oui. Je ne sais plus trop pourquoi, mais le destin était un peu scellé dès lors !
Après avoir eu une période de course à pied en 2016/2017 (courses de 10km et semi-marathon), j’avais un peu raccroché les baskets et je ne sortais courir que rarement. En premier, il a donc fallu remettre le pied à l’étrier et retrouver mes sensations et du plaisir, pour être sûr de me lancer. Ça s’est fait assez facilement, dès le premier mois, et c’était donc parti pour tenter l’expérience du marathon !
Faux départ genèvois
Avec Guillaume, en fonction de nos agendas, nous décidons de nous inscrire au marathon de Genève qui a lieu début mai. La date est un peu courte, laissant une préparation de tout juste 3 mois, mais c’est réalisable. Si nous n’avons pas choisi le marathon de Nantes à ce moment, c’est parce que c’était un peu court pour la préparation et nous souhaitions faire cette expérience dans un nouvel environnement pour allier sport et tourisme.
Malheureusement, je me blesse (très bêtement évidemment) un mois avant la course : une entorse du genou qui va me mettre à l’arrêt pendant deux mois pour la course à pied. Je me rends quand même à Genève pour soutenir Guillaume qui réalise alors son premier marathon. Ce fût difficile, je l’ai suivi en vélo pour l’encourager autant que je pouvais. Il termine en 3h40. Bravo le champion !
Direction Nice
Pour ne pas rester sur ma blessure et cet abandon forcé, je regarde les marathons à venir sur le reste de l’année. Ça resterait un joli symbole de faire mon premier marathon l’année de mes 40 ans. Parmi les courses représentées au village du marathon de Genève, je tombe sur le marathon des Alpes-Maritimes prévus début Novembre. Le timing est bon et la localisation parfaite puisque un de mes meilleurs amis vit à Nice.
“Antho, tu pourras être là à l’arrivée à Cannes ?” “Non, je vais courir avec toi !” Une preuve d’amitié forte pour moi car il n’a jamais couru de marathon non plus ce gaillard ! Puis, j’y inscris aussi Guillaume au final, et nous voilà ainsi lancés à trois dans cette expérience, nous encourageant à distance entre Nantes et Nice pendant tous nos entraînements.
Après plusieurs semaines de préparation, pas toujours au top, nous prenons donc ce départ de ce marathon qui relie Nice et Cannes, en longeant la côte. Les paysages sont magnifiques mais je découvre surtout l’effort soutenu pendant plusieurs heures. Ça n’a pas été simple et je ne remercierai jamais assez Anthony d’être venu avec moi, et que nous soyons restés soudés jusqu’à la ligne d’arrivée. Je ne sais pas comment j’aurai réussi à le finir seul, et lui non plus. Nous bouclons la course en 3h58, remplissant ainsi mes deux objectifs : finir le marathon évidemment, et en moins de 4 heures. Guillaume, parti devant nous, termine en 3h33, en appréciant beaucoup plus cette seconde expérience.
L’expérience physique et mentale est si forte que je n’ai pas perçu la performance de ce jour-là. Je souris sur la photo, mais j’ai mis deux jours à me remettre mentalement et physiquement. Malgré ça, je n’ai aucun regret. Ce jour restera longtemps dans ma mémoire !
Nouveau marathon, nouvelle préparation
Après le marathon des Alpes-Maritimes, je décide assez rapidement de m’inscrire au Marathon de Nantes. J’avais déjà ça en tête depuis plusieurs mois. Je voulais participer au moins une fois au marathon de ma ville, donc autant le faire avec une préparation encore fraîche. Je m’offre un peu de repos fin 2023 mais dès janvier c’est donc reparti pour le running. C’est ma 3ème préparation, je sais donc vers quoi je vais.
Guillaume, mon binôme de course depuis maintenant un an est évidemment là pour m’aider. Il est coach sportif professionnel et il a donc les connaissances et les conseils utiles pour que nous soyons performants physiquement. Il accompagne d’ailleurs régulièrement des clients vers des objectifs de course à pied. C’est un sacré atout pour moi je l’avoue !
Pour ma part, il me reste “juste” à éviter les blessures (coucou Genève) et à forger mon mental (coucou Nice). L’hiver n’est pas la meilleure période pour courir mais j’arrive à prendre le rythme et à sortir régulièrement m’entrainer (et il ne faut surtout pas perdre la face sur Strava).
J’ai réalisé 3 types de sorties pour ma préparation au marathon de Nantes :
- Des entraînements de courses fractionnés, alternant vitesse rapide et vitesse lente. L’objectif est de pouvoir tenir plus longtemps en rythme élevé et donc courir plus vite à terme. Au moins un entraînement de ce type dans la semaine.
- Des runnings plus classiques, dit “plaisir”, pour dérouler et toujours apprécier la course à pied. À caser en début de journée ou en soirée, selon les disponibilités.
- Des sorties longues, se rallongeant chaque semaine, pour atteindre des distances de plus de 30 kilomètres et pouvoir habituer son corps à l’effort dans la durée. C’était là le rendez-vous du week-end.
Un point intéressant dans la préparation c’est aussi de s’inscrire à d’autres courses pour se mettre dans l’ambiance des compétitions. J’ai ainsi participé à différentes courses en un an :
- Semi-marathon de Noimoutier, une course très sympa, assez plate, qui a lieu début mars à Noirmoutier-en-l’Île. Il rentre parfaitement dans l’agenda des marathons de printemps (autant Genève que Nantes pour moi)
- Semi-marathon Auray-Vannes, une course réputée mais un peu difficile (100% route et de jolis dénivelés). Il se déroule en septembre. J’y ai participé dans ma préparation au marathon des Alpes-Maritimes.
- Les Foulées du Tram, en octobre à Nantes. Une petite course (14km environ) mais facile d’y participer quand on est nantais.
- Le semi-marathon d’Orvault, très connu dans la préparation au marathon de Nantes. Mais je n’ai malheureusement pas pu participer à celui-ci, tous les dossards étaient partis !
Il y aurait beaucoup à dire sur la préparation à une course. Il faut aussi penser à son hygiène de vie, que ce soit la nourriture, l’hydratation, la limitation de consommation d’alcool, ou le sommeil. Si tu souhaites te lancer dans la course, je recommande fortement de se faire conseiller au lancement, voir accompagné sur toute la durée de la préparation. Un coach aura les conseils personnalisés et le regard extérieur pour adapter les séances à ton état d’esprit. On ne joue pas nos vies dans le marathon, il faut donc parfois savoir écouter son corps.
Marathon de Nantes, édition 2024
Me voici donc en ce mois d’avril, prêt à repartir sur un marathon. Comparativement à mes deux précédentes expériences, je me trouve dans un état d’esprit plus serein pour cette course. Même si je ne conscientise pas tout ce qui m’attend, je me sens d’attaque ! Avec une préparation commencée tôt mais pas trop, j’ai pu aller sur les longues distances sans trop de problème, et ne pas être lassé des entraînements. Et via les réseaux sociaux et l’application Strava, j’ai pu partager mes sorties et obtenir de chouettes soutiens en retour. Mes amis sont aussi avec moi et présents sur le parcours (un merci spéciale à Camille venue même spécialement de Toulouse), cela booste aussi, crois-moi.
Le Marathon de Nantes est un vrai événement sportif à Nantes. C’est l’un des plus anciens marathon de France, créé en 1981, et aujourd’hui une référence dans l’Ouest de la France. Il est co-organisé par l’association Courir à Nantes et la société OC Sport.
Il se décline en 4 courses : marathon, semi-marathon, les Foulées de l’Éléphant (un 10km couru la veille au soir) et le marathon en relais pour les entreprises. C’est donc un événement populaire, s’adressant à tout type de coureur, et vraiment festif. Les courses se déroulent au cœur de la ville et le public y vient nombreux.
L’événement commence dès le vendredi avec le village marathon installé à la Cité des Congrès. Ici se trouve le retrait des dossards mais aussi des stands des courses amies et des marques partenaires. On trouve aussi diverses animations et jeux proposés par ces dernières.
Retour pour ce marathon avec Guillaume, et nous avons troqué Anthony avec Romain, pour repartir à 3 !
Côté course à présent. Tout est bien calé à Nantes. Les organisateurs sont épaulés par de nombreux bénévoles, présents sur tout le circuit. Et pour ma part, je connais bien le parcours et j’ai, en plus, pu estimer mes heures de passage pour mes supporters. Mon principal doute était sur le sommeil et ça n’a pas raté puisque j’ai peu dormi la nuit précédant la course.
Après ces 42 kilomètres du marathon de Nantes, je confirme donc l’esprit convivial et festif de la course. Il y a du public et les gens encouragent facilement les coureurs, même s’ils ne les connaissent pas. Ça aide beaucoup ce soutien ! On traverse en plus les plus beaux endroits de la ville : Machines de l’Île, parc de Procé, Place Graslin, Place Royale, Jardin des Plantes, et j’en passe. Le parcours est vraiment agréable.
Côté chrono, je voulais évidemment faire mieux qu’à Nice (4h00). Guillaume m’a même carrément poussé sur l’objectif de 3h30. Cela impliquait un rythme soutenu (5 minutes par kilomètre de moyenne), mais au fil des entraînements j’ai vu que c’était jouable. Nous sommes partis sur une stratégie de course avec une première partie plus rapide pour pouvoir assurer le chrono après le dit “mur des 30 kilomètres” où on était sûr de ralentir. L’idée sera donc de suivre les meneurs d’allure de 3h15 pendant le maximum de temps puis d’éviter de se faire rattraper par ceux de 3h30.
La course part vite, peut-être un peu trop, mais je tiens assez bien sur la première moitié, avec Guillaume juste devant moi. Je le laisse alors s’échapper progressivement mais sans m’écrouler. À chaque kilomètre je sens encore plus mes jambes se raidir, mais mon mental est là pour les faire avancer. J’arrive au final sur la ligne d’arrivée en 3h 29min 46 sec. Il s’en est joué de peu mais l’objectif est atteint ! Ça a vraiment été ma grande satisfaction de cette course évidemment.
Comme me l’a écrit Anthony, mon niçois, par message après mon arrivée, c’était le marathon que je méritais. J’ai réussi à être prêt physiquement et à ne rien lâcher mentalement. C’est vraiment gratifiant pour clôturer les investissements que j’ai pu faire ces derniers mois, même s’ils n’étaient pas si difficiles que ça. Puis ce marathon me permet aussi au final de relativiser et accepter les déceptions des deux précédentes courses. J’ai à présent un regard complètement serein sur toute cette expérience sportive.
Avoir un ami un peu fou, c’est bien dans la vie ! Merci à Guillaume pour toute cette expérience, que je n’aurais jamais vécu, ou même eu l’idée de vivre, sans lui !
Courir pour la bonne cause
Le marathon de Nantes s’engage avec des associations pour proposer aux coureurs de soutenir une bonne cause via leur exploit sportif.
En dernière minute, j’ai rejoint la team des Extraordinaires, qui oeuvre pour l’inclusion des personnes porteuses d’un handicap mental. L’accueil de l’équipe au village marathon était vraiment très sympa.
Avec un t-shirt spécifique pour les coureurs engagés avec l’association, c’est tout un esprit convial qu’on rejoint et qui nous porte pendant la course (soutien dans le public et entre coureurs). J’ai adoré l’expérience, et je repartirai courir pour eux j’en suis sûr !

Grâce au Marathon de Nantes, j’ai vécu une expérience inoubliable dans ma ville et j’ai pu relever un beau défi personnel. Je n’envisage pas de repartir vers une telle distance de course mais je conseille vraiment aux gens d’expérimenter ce genre de défi (évidemment à des distances réalisables en fonction de chacun). Et si tu ne t’inscris pas à une course, deviens bénévole ou viens encourager les coureurs. C’est aussi très important pour la réussite d’un tel événement et un soutien primordial pour les participants. Rendez-vous donc dans un an pour la prochaine édition !